Montcuq ou le trouble de cette commune nouvelle à la dérive

Montcuq, troublant

Troublant. Mais loin de la capitale. Sans personnalité politique majeure. Donc aucun journaliste pour y décrypter un laboratoire de la France soumise ni une intolérable survivance clanique ou/et clientéliste. Il y eut certes des contacts. Le plus probant essayant de convaincre son comité de rédaction de l’intérêt de consacrer du temps à ce dossier, donc financer un séjour rural en période de restrictions budgétaires.
Sur l’un des versants du gouffre déontologique, Auguste Schuliar, de Libération, osa un titre de bon augure "Clochemerle autour d’un salon du livre à Montcuq". Mais le jeune homme limita son court article à un survol, sans reproduire la réponse de la dame au cœur du lugubre trouble.
Cela n’a pas suffi à réveiller la presse départementale. Le quotidien La dépêche du Midi et l’hebdomadaire La Vie Quercynoise n’ont même pas commenté l’arrêt de cet événement culturel, ni l’impossibilité de proposer une alternative aux installés lors des municipales 2020 ni le reste ! La seule commune nouvelle lotoise avec une liste unique ! Ma parole serait-elle incendiaire, impubliable ? Étonnant non, je dirais même plus, troublant ! Parfois la sensation d’être abandonné de la République, de toujours attendre la perestroïka cabécou, ou perestroïka calembour pour les poètes contrepéteurs. La ruralité, c’est ça ? Le sentiment d’impunité pourrait généraliser la pratique des subventions aux associations qui achètent une liberté d’expression contre laquelle d’autres moyens de pressions existent, le mensonge, l’intimidation, les tracasseries et autres curiosités ? Ça se fait peut-être ailleurs mais ici ce fut publiquement déclaré, devant une députée et le sous-préfet. Ce livre égraine de nombreux faits indiscutables. C’est déjà effarant. Vous pouvez imaginer le reste…

Je vous parle du Montcuq toujours dans les bouches, un nom rayé de la carte administrative le 1er janvier 2016 lors de l’union de la bourgade avec quatre de ses petites voisines, fusion dans les textes, absorption dans les têtes. La nouvelle appellation officielle, imposée par « la bande », est d’ailleurs significative, témoigne de la prédominance de la cité propice au rire, gras. Rire et ne pas réfléchir.
La dénomination la plus juste, pour mon ressenti d’administré et observateur attentif du déroulé, eut été « Montcuq-et-les-conquis. » Ils nous ont sorti de leurs calvities Montcuq-en-Quercy-Blanc. Comme il convient de prononcer le Q de Montcuq, un autre fut ajouté ! Promptement abrégée par ma plume aux idées humoristico-impertinentes en Montcuq-en-Q-B, néologisme rapidement utilisé par la Vie Quercynoise, Jean-Claude Bonnemère rédacteur en chef et Didier Quet correspondant-de-presse-élu-de-la-commune-voisine, n’ayant sûrement pas lu ma précision « Montcuq encubé, avec l’accent d’ici. »
Début 2021, l’absence des panneaux d’entrée du grand territoire, 78 km2, reste surprenante pour les non-initiés. Peut-être nos notables redoutent-ils des initiatives taggeuses ? On peut imaginer la tentation chez des énergumènes au mauvais esprit de peindre en blanc le uercy pour un savoureux Montcuq en Q Blanc, un judicieux coup de pinceau permettant d’obtenir au à la place du en, d’afficher le détournement Montcuq au Q Blanc, d’où par l’approche graphologique une autre étymologie du titre édité. Quand on n’a plus que l’humour, pourraient fredonner des troubadours…

Des vidéos ont ausculté ces tracas cafardeux. Montcuq TV va au fond des choses ! Une audience permettant sûrement d’entretenir l’absence notoire de bienveillance à mon égard des incriminés mais insuffisante pour ébranler les arrangements avec une certaine idée de la République. #DictatureRurale est resté marginal. Aucune "autorité morale" pour leur signifier « ça suffit ! » Peut-être tout simplement n’en avons-nous plus. Naturellement, les élus départementaux ont reçu des mails et des tweets.
Aurélien Pradié, auréolé du titre "député de l’année", remis le mardi 11 février par des journalistes du Trombinoscope, se lâchait le vendredi 13 mars 2020, me résumait sa pensée : « Vos affaires locales ne me concernent en rien. » La vidéo de notre maire, Lalabarde Alain, accueillant par une accolade appuyée l’étoile montante de notre circonscription me semble un bon résumé de leur entente. Ils seraient gaullistes… peut-être entre Peyrefitte et Pasqua ?! Quant à notre première adjointe, Sabel Marie-José, elle a apporté son parrainage de « maire déléguée » au candidat Emmanuel Macron le 7 mars 2017. Même si les deux semblent non encartés, on peut y subodorer un laboratoire de l’alliance LREM-LR comme le Président de la République l’a réalisée au sommet de l’État en appelant Jean Castex après Edouard Philippe à Matignon. Montcuq en reflet, déformé ! Pour paraphraser Bernard Lavilliers « C'est le règne des troisièmes couteaux ruraux. » Même si, ici, la culture stagne au niveau Nino Ferrer, et mon indignation du cadeau municipal de 10 000 euros à « la famille et société de production » pour célébrer les 20 ans du suicide du chansonnier fut considérée intolérable ! On ne conteste pas une décision du maire ! Sinon où va-t-on ? La chienlit de Montcuq !

Ce genre de rififi dans un bocal n’intéresse plus ? Relève du pouvoir de pacotille. Montcuq n’a plus que son nom. Même plus un chef-lieu de canton ni de communauté de communes.
La fusion de nos bourgades visait "également" à dépasser Luzech et Castelnau-Montratier, reconquérir un lustre. Il a manqué quelques clampins, ceux de Saint-Matré, dont l’intégration était programmée en 2018… Mais ces voisins ont eu l’intelligence de ne pas s’intégrer au radeau dont on peut redouter la faillite quand les travaux du « cœur de Montcuq » (je vis dans une autre partie de l’anatomie où même la sécurité de l’arrivée électrique de l’éclairage public est abandonnée), annoncés à 600 000 euros dépassent déjà au moment du lancement de la seconde tranche les 1 500 000 euros (1 050 000 euros d’emprunts au Crédit Agricole, banque retenue sans mise en concurrence), pour 1 341 électeurs, dont 472 ont voté pour la liste unique en mars 2020. Naturellement l’effet Covid explique cette abstention ! 35,19%, ce qui doit correspondre aux familles des 25 candidats, aux familles "redevables" par exemple d'une embauche ou d'une bénédiction. Et des fatalistes soumis. J’avais appelé à ne pas participer à cette mascarade mais 116 se sont quand même déplacés pour s’exprimer par un vote blanc ou nul. 19,7% blanc ou nul.
Nous sommes 753 à ne pas être passés dans l’isoloir du dimanche désolant. Nous sommes donc 869 à ne pas avoir offert un plébiscite à la hauteur de ses vraisemblables espérances au cousin de Maryse Maury, conseillère départementale (remplaçante : notre première adjointe), veuve du Daniel maire de Montcuq-tout-court de 1989 à 2008, conseiller général de 1994 à 2012 (il a conservé son siège presque jusqu’à son dernier souffle), surnommé par dérision de l’émission emblématique de notre renommée « le petit rapporteur (de Maurice Faure) » au temps de la « Petite Maurytanie », néologisme me valant sûrement encore de l’animosité. Maurice Faure, député, sénateur, ministre, député européen, maire de Cahors, Président du Conseil Général, baron de notre canton de 1963 à 1994, ami de Mitterrand et des Baylet, symbole du clientélisme. Si vous découvrez ces noms, ce sac de nœuds vous semble sûrement difficile à démêler. Pascal Serre, brièvement à la tête du mensuel Dire-Lot titra son éditorial de février 2004 « les clans ont la vie dure ». Il y dénonçait « le fameux clientélisme lotois » : « ce que l’on a nommé le faurisme, établi sur les faiblesses géographiques et démographiques du Lot, constitué par un clientélisme qui faisait dire que ‘tous ont mangé dans la main du César républicain.’ »
Les noms, finalement, deviennent secondaires, nombreux sont interchangeables, ne doivent leur poste qu’à l’acceptation du mécanisme global, hiérarchique, lui essentiel. J’y reviens en détails. Avec quelques répétitions afin de permettre une compréhension aisée de chaque chapitre.
J’ai débarqué dans "un trou" près du "village connu de tous" en 1996. Meilleur rapport qualité prix tranquillité climat trouvé avec ma faible bourse. Le notaire n’avait pas considéré nécessaire de m’informer du projet de ligne à très haute tension dont l’itinéraire le plus plausible dessinait une balafre à 500 mètres de cette vallée.

Si les protagonistes apparaissent souvent ridicules, comme "le fossoyeur des patelins", Patrice Caumon, avouant au conseil municipal de juin 2020 découvrir la réalité ! « Contrairement à ce que la Préfecture avait dit au moment de la fusion des communes, le fait d'avoir créée la commune nouvelle ne rattache pas les biens à la nouvelle commune… », jusqu’au nouveau préfet du Lot, Michel Prosic auréolant le même du titre de « grand témoin » de la réussite de la technique des regroupements, si le trouble à la démocratie est dérisoire en nombre d’administrés, cette enquête témoigne d’une méthode tolérée en République, pouvant se produire ailleurs, donner encore plus d’idées aux arrivistes. Puisque c’est si simple de confisquer la démocratie, se partager le gâteau ! Ce qui fut fait, ce qui est fait à Montcuq, ce sera peut-être ainsi chez vous demain. Je sais, c’est l’éternelle histoire « des gens » indifférents quand ils ne se sentent pas des cibles potentielles. Heinrich Mann, le frère du Thomas de la Montagne magique, fut sûrement l'écrivain le plus lucide, dans ses écrits, sur les dangers de la montée de l'hitlérisme. En vain. Le 9 avril 2019, le Procès verbal de la réunion du conseil municipal m’accusait de « propos injurieux envers les élus de la commune. » Mensonge censé justifier « la subvention Salon du livre est supprimée. » Ils étaient 32 conseillers municipaux réunis. Pas un n’a demandé au moins une preuve. Quelle attitude auraient eu ces indignes notables en 1940 ? Peut-être personne n’osa contrarier le maire dont un article du 4 avril du Petit Journal, autre hebdomadaire lotois, encore moins suivi, narrait la découverte sur l’ordinateur d’un employé municipal de son effigie, à l’édile suprême, agrémentée d’un bonnet d’âne.

Alors un livre, reprenant l’essentiel. Et même le superficiel, le risible. La France vraiment d’en bas, du gouffre, est-on parfois tenté de conclure. Je vous parle d’ici mais c’est bien de la dérive de tout un pays qu’il s’agit. Cet essai éprouvera sûrement des difficultés à obtenir de la visibilité même si le titre permet quelques associations d’idées, offre de profondes perspectives. Faire sourire pour faire réfléchir, est-ce encore possible ? L’audience de ce document restera probablement marginale. Je suis habitué ! Mais il faut témoigner. En lisant ces lignes, vous avez la possibilité d’accroître le cercle des informés. On en est là. Où est la République ? Le troublant de Montcuq est devant vos yeux. Peut-il servir de détonateur à une prise de conscience nationale ?