Le petit monde de l’édition fonce droit vers le même échec que celui de la chanson. Et il ne faudrait surtout pas déranger les sommités dans leurs analyses similaires à celles de leurs chers confrères musicaux quand ils se proclamaient persuadés que jamais un internaute n’écouterait de la (bonne et vraie) musique sur le net, jamais un producteur n’irait découvrir sur le net un petit groupe, dans un pays où le public resterait attaché au support CD...
Ainsi le livre en bon vieux papier se doit d’être éternel… pour les œuvres de qualité, forcément publiés par des éditeurs seuls habilités à sélectionner.
Certes ces éditeurs installés veulent bien des revenus supplémentaires, si des industriels s’en occupent en ponctionnant une niche de lectorat.
Mais ils ne croient pas aux livres numériques : sinon ils ne commettraient pas l’erreur d’encenser « un rabais de 10% sur les livres numériques par rapport aux livres imprimés.» (Arnaud Nourry, patron de Hachette Livres, partenaire de Sony et la Fnac dans le lancement du « reader »)
Une niche où des lecteurs devaient chèrement payer leur snobisme : après les 300 euros du lecteur, 10% de remise sur les livres... des livres à vingt euros passent ainsi à dix-huit et après 150 livres l’acheteur a amorti son appareil !...
Pourtant le livre numérique est bien l’avenir pour les lecteurs et les écrivains.
Les industriels seront bientôt privés de leur rente des livres libres de droits (écrivain mort depuis plus de 75 ans), œuvres dont les versions numériques en PDF seront disponibles légalement un peu partout… et lisibles sans investissement, juste avec un lecteur gratuit de fichiers PDF.
Ecrivains comme lectrices et lecteurs vont bien finir par comprendre comment le monde de l’édition a profité d’eux !
Les écrivains sont face au même dilemme qu’auteurs compositeurs interprètes du début des années 2000 : rester sur le même bateau que les industriels, s’enrichir encore un peu pour les mieux lotis, ou penser, réorganiser la filière, se la réapproprier.
Les auteurs, compositeurs et interprètes restés figés dans le giron des producteurs et de la sacem, ont perdu.
Mais les citoyens ont enfin compris l’indécence des prix demandés et refuseront de plus en plus ce paiement, dont le partage peu équitable est connu. Ce sera alors un tarif raisonnable ou le gratuit illégal prospérera.
Quelle perspective pour les écrivains ? Exit imprimeur, éditeur, distributeur, libraires ! Qui osera vendre son prochain roman en numérique à cinq euros, directement sur son site ?
Comme en son temps le papyrus, le livre dos carré collé a trouvé plus pratique et moins cher : le livre numérique, qui peut descendre à cinq euros comme prix de référence (même avec 19.6 % de TVA) et GRATUIT quand il s’agit des classiques « libres de droits », tombés dans le domaine public.
Edition comme chanson, les sommes disponibles ne permettent plus aux créateurs de nourrir des intermédiaires qui plus est devenus peu utiles depuis les possibilités du web...
Ajouter un commentaire utile
Voir sujet précédent du forum
Si vous souhaitez aborder un autre sujet : Vous pouvez
débuter un nouveau sujet en respectant le thème du site.
|
|