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Chapitre LVI du roman "Après l'énergie anti-électrique"
Ferdinand 1er ! Ferdinand dernier ? Je suis le roi, j’ai donc tout pouvoir pour écrire la nouvelle Constitution de notre République Harmonieuse. J’ai 52 ans. Un vieillard, même si je dispose désormais des meilleures conditions de vie possibles. Tous m’ont prêté allégeance. Quelle bande de clowns. Rien de nouveau sous le soleil, même en canicule généralisée.
Tous espéraient sûrement qu’un jour quelqu’un en ait l’audace. Le tyran vivait tellement replié dans son bunker élyséen que les occasions étaient rares. Un chien goûtait ses plats.
J’ai donc revu ce mémoire. Parmi les documents secrets, puis-je tout révéler ? Faut-il retourner le couteau dans la plaie de l’Histoire par tout le monde ignorée ? Le plus indigne, peut-être, si on peut encore, passé l’ignoble, tenter de mesurer : quelques pages imprimées. Oui, les puissants disposaient toujours d’imprimantes, au temps de l’électricité. Non datées, du « CMM », ce Club des Maîtres du Monde : « la solution : la stérilisation des déclassés. » Où après le constat de leur inutilité depuis le développement des robots dévoués, le rédacteur s’inquiète, pour l’avenir, si ces masses continuent à se reproduire à la vitesse actuelle. Notre planète ayant atteint le maximum de ses capacités de production. « Nous avons essayé de limiter les naissances avec la loi du un enfant par couple. C’est un échec. Oisifs, dès 13 ans, ils se reproduisent ! Ils contournent la loi par la technique des divorces, des filles-mères, du carré (2 femmes 2 hommes 3 enfants : 2 filles-mères et un couple prétendu homosexuel adoptant un enfant)… »
Quant à la solution, elle était simple. Tous retenus par des protocoles scientifiques et des codes déontologiques, aucun gouvernement n’aurait l’autorité suffisante pour imposer une stérilisation par rayons X indolore et rapide (ils rappelaient la performance des appareils des docteurs Himmler et Mengele, réalisant l’opération en 22 secondes sans déshabillage nécessaire). Donc la stérilisation chimique par propagation dans l’alimentation des populations concernées s’imposait.
En conclusion nous relevons « il faut éliminer les vies qui ne valent pas la peine d'être vécues. Il ne s’agit plus pour la médecine de soigner des individus, mais l’humanité, protéger l’élite. La survie à court terme de la planète nécessite l’application d’un darwinisme social, une purification, un grand nettoyage. Cette lutte pour la vie nécessite de sacrifier les faibles, les indésirables, les inutiles, les déclassés. Ils ne produisent rien, ils n’ont aucun patrimoine, ils sont une charge. Nous devons fixer un objectif raisonnable et ambitieux : ramener la population globale à un milliard. Ainsi nous respirerons. »
Ce plan maléfique fut-il lancé, et dans quelle mesure ? Nous l’ignorons. Toutes les classes sociales ont connu le drame de la stérilité et l’état ouvrait la procréation médicalement assistée gratuitement et sans condition de revenus. Y aurait-il eu une dissémination des produits ? Quoiqu’il en fût ces idées monstrueuses ont foisonné dans la tête de femmes et d’hommes. Quand ? Entre l’émergence des robots dévoués et le cataclysme nucléaire. Aucun élément ne permet d’être plus précis. On peut comprendre la révolte des pauvres affamés, la barbarie des privilégiés n’a aucune excuse.
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