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Chapitre XLII du roman "Après l'énergie anti-électrique"
Tu t’es bien amusé, Ferdinand ? Président de cette quasi Académie Française, autorisé à puiser du papier sur la réserve nationale, tu crois pouvoir tenir le rôle de l’écrivain intègre balançant la vérité ? Ton j’accuse. Tu crois vraiment qu’en République Monarchique Assagie un homme seul a le droit de briser l’icône du grand-père sauveur et fondateur, du visionnaire ayant redonné à la France sa place dans l’Europe, la première ? Tu crois vraiment que pour de petites convenances de vérité, on va te laisser t’exprimer ?
Tu crois vraiment pouvoir te démasquer devant le tyran ? Tu as égaré dans les réussites mondaines les précieux conseils ? Alors, réveille-toi ! Si l’Emmanuel soupçonnait ton identité réelle, il lui suffirait de quelques secondes pour justifier ta montée à l’échafaud sous les ovations du peuple. Les spectacles d’exécutions enchantent tellement, même si la capture d’un lion offre désormais de la diversité, en lui offrant chaque samedi un tombereau de "traîtres" dans sa cage au milieu du « Grand Stade Emmanuel 1er. »
Tu t’es bien amusé, Ferdinand ? Maintenant il est temps de rédiger une version expurgée. Il est temps de retourner à Mercuès pour y rencontrer Rose et Rémi, des adultes maintenant, des parents, espérons. Peut-être auront-ils glané plus de précisions ? Et le point final tracé, confier l’original à ta nièce, la fille de ta petite sœur Sandrine pour laquelle tu n’as même pas eu l’amabilité d’une parenthèse… De toute manière, tu n’as quand même pas la naïveté de croire qu’il s’agit de vérité vraie, ton œuvrette ? Forcément tu as été berné par d’innombrables réécritures de versions préférables et par ta mémoire dont tu mesures régulièrement les défaillances, vieil homme.
Ferdinand, tu as eu le temps d’observer l’humanité. Quand on vit trop près du pouvoir, on brûle ses vérités aux raisons d’État.
Même Emmanuel II, après un pas en avant, avait valsé, deux pas en arrière, et trois sur le côté, en reconnaissant avoir été victime d’une machination politique, d’un groupuscule désormais identifié, ayant tenté, par cette invention démoniaque, de l’atteindre, lui, en discréditant son père. Et il avait eu la naïveté de le croire. Ce groupuscule, emmené par un agitateur d’Arras, fut condamné à la peine capitale. À cette occasion fut ressortie « la guillotine », finies les exécutions d’une balle dans la nuque dans un jardin discret. L’exécution publique marqua le retour des grands rassemblements populaires. Robespierre fut le dernier de la bande à monter sur l'échafaud, juste après Vidocq. Et quand sa tête tomba dans le panier, ce fut l’hystérie générale. Le royaume était sauvé, les comploteurs tombés. Emmanuel II ouvrit alors une fenêtre et apparut au 3ème étage du palais. Ce fut l’ovation. Vive le roi ! La tête de cet arrageois, à la prétention de porter un illustre nom ayant déjà montré au peuple la voie de la Révolution, fut hissée au bout d’une longue canne utilisée lors du saut à la perche, dont on se demande comment elle était arrivée là, et tendue au monarque, qui la saisit par la tignasse avant de la jeter dans une marre, tout en prononçant un historique « les ennemis du peuple finiront tous dans la boue où les corbeaux dévoreront leur affreuse figure. » Ce fut le début de ce que l’on appela la terreur. Peut-on vraiment prétendre en être sortis ? Désormais il s’agit simplement de nettoyer le pays des mauvais esprits !
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