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Chapitre XXXVI du roman "Après l'énergie anti-électrique"
Le fils aîné de notre monarque avait succédé à son père quand il découvrit ses archives. Il essaya de retrouver la famille du député de Brive. Les émissaires envoyés à sa traque n’étant pas parvenus à dénicher son refuge, tout simplement les fondations du château de Mercuès dans lesquelles, avec une trentaine de réfugiés, il avait "découvert" l’entrée secrète. Selon un témoignage oral récent, Pierre-Thomas l’avait "retrouvée", son grand-père François-Thomas lui en ayant indiqué l’existence. Ils emportèrent trois tonnes de noix et le jardin au cœur du domaine leur assura une difficile autosuffisance alimentaire les premiers mois puis ils se lancèrent dans l’exploration du réseau de souterrains. Quinze jours leur furent nécessaires pour réaliser une ouverture où un éboulement les bloqua. Un vieux panneau indiquait "Nuzéjouls", ce nom n’éveille aucun souvenir, sûrement un de ces modestes villages du temps de l’occupation équilibrée du pays, où, sous la montagne d’éoliennes, de panneaux solaires, robots anciennes générations, carcasses de voitures, sous cette friche industrielle selon l’expression ancienne, « la nature avait repris ses droits. » Principalement des ronces mais aux mûres délicieuses, quelques figuiers.
Après trois semaines d’errances, ils découvrirent les « Pépinières des Sources. » Ils étaient alors à plus de cinq kilomètres de leur château. Ce fut l’abondance !
Les « mémoires » se regroupèrent. Emmanuel II hésita dix-sept mois avant de les dévoiler lors d’un congrès scientifique. Certes en occultant le sort des protagonistes, officiellement missionnés pour découvrir l’équation corrective, ayant signalé repartir dans leur institut mais dont nous sommes restés sans nouvelle. Ses révélations laissèrent sceptiques. Il fut accusé de divagation, de machination politique, de vouloir « tuer le père » pour asseoir une autorité contestée. Pourtant, un raisonnement, cohérent, fut proposé par l’école japonaise : « la radioactivité naturelle du terroir, amplifiée par celle, pourtant bien répertoriée, des retombées de l’explosion de la centrale nucléaire de Golfech, a servi de combustible à l’énergie de neutralisation des protons et des électrons. Ainsi boostée, plutôt que de suivre une courbe descendante, comme en laboratoire, en espace confiné, sa trajectoire fut exponentielle, supplantant en quelques millièmes de seconde la résistance de l’énergie électrique. Quelques secondes suffirent pour un éparpillement planétaire. On peut se réjouir que la couche d’Ozone ait constitué une barrière de protection sinon nous serions passés d’une catastrophe à une extinction de l’univers, au moins un refroidissement du système solaire. »
Un phénomène demeure inexplicable : la survie du vivant. La neutralisation des protons et des électrons "aurait dû" entraîner notre glaciation, notre disparition. Cette incompréhension réfute totalement « la théorie » pour ses détracteurs. L'immense majorité de l'humanité considère « certaine » ou « probable » la thèse d'une punition divine. Même les athées n’essayent plus de contredire le « si Dieu n’était pas intervenu, la folie des Hommes aurait détruit l’humanité, aucune leçon n’avait été tirée des attentats nucléaires, même la chute de l’espérance de vie n’avait pu assagir des infidèles immédiatement repartis dans leur course aux illusions. » Comme un lointain écho du « Et pourtant elle tourne » de Galilée, des libres-penseurs murmurent « Et pourtant ils l'ont fait ! »
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