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Vous pouvez également voir la chronique en vidéo.
Réseau d'eau municipal fermé discrètement cause nitrates après avoir encouragé de fait la pollution
Voici l'histoire d'un réseau d'eau d'une petite commune lotoise, discrètement fermé pour cause de limite atteinte des nitrates.
En 1996, arrivant dans ce sud du département, j'ai naturellement demandé pourquoi un agriculteur pouvait déverser nitrates et pesticides au pied de la source municipale.
Ce qui me valut quelques déboires.
J'étais un emmerdeur potentiel et les petits potentats avaient les moyens d'influer sur les médias pour éviter qu'on s'intéresse à leurs pratiques.
L'heure n'était pas à l'écologie mais aux affaires.
Le maire était considéré comme un très proche du conseiller général... et négociant en céréales...
Depuis notre eau est naturellement passée à la Saur... et provient d'une dizaine de kilomètres.
En 2008, ce maire s'est discrètement éclipsé, il a même cessé son commerce tout en semblant conserver un pied à terre à la campagne.
Son successeur, sûrement dans une attitude, "voici la situation trouvée", avait communiqué des chiffres.
C'étaient les premiers.
Ce furent les derniers.
Pour les nitrates, "la norme" étant de 50 mg/l, une moyenne de 49,18 mg/l avec un maximum à 58,40 mg/l.
En 1998, la communication du conseil municipal notait : "Services des eaux. A ce jour les résultats des analyses sont satisfaisants".
Satisfaisants pour qui ? Je me le demandais.
En 2002 un magnifique :
"Le conseil décide de continuer à entretenir le réseau mais de mettre en attente la poursuite de la démarche "Périmètre de protection".
Après divers contacts avec les différents services concernés le maire a acquis la conviction que cette démarche très lourde administrativement
n'était pas adaptée à de petits réseaux communaux comme les nôtres.
L'objectif sera de continuer à servir une eau de qualité, aux meilleures conditions, tant que cela sera possible".
J'avais traduit : nous avons décidé de continuer à polluer car le maire ne va quand même pas interdire de répandre des pesticides aux pieds de la source
alors qu'il vit du commerce des céréales des agriculteurs.
Ce fut mal vu. Presque 20 ans plus tard, je suis toujours choqué par ces propos.
Qui n'ont pas empêché ce maire d'être consacré par la République.
Ce monsieur qui avait eu des contacts avec les services concernés, personne ne lui a donc fait comprendre qu'une grande partie de l'eau polluée
dans un petit réseau continue sa route et va rejoindre la Séoune puis la Garonne. Et plus si affinités.
Eh oui, l'eau polluée ne reste pas forcément dans un trou près de Montcuq.
Elle est peut-être aujourd'hui chez vous.
Ils étaient où nos écologistes à cette période ?
Ah oui, ils avaient des places dans la gauche plurielle la gauche poubelle.
Ils n'allaient quand même se soucier d'une petite station dans un trou près de Montcuq.
Par décret du Président en date du 13 juillet 2006, ce monsieur accédait au grade de chevalier de la Légion d'honneur.
Peut-être effet médaille, au conseil municipal du 8 novembre 2006, dans le compte-rendu on remarque.
"Monsieur le Maire rappelle au conseil municipal que la qualité de l'eau constitue un enjeu majeur de santé des populations,
et que la mise en place de périmètres de protection autour des points de prélèvements destinés à la consommations humaine constitue un outil réglementaire efficace
de prévention des risques pour la santé publique."
Aurait-il eu une révélation entre 2002 et 2006 ?
Oui, c'est le même celui du pas adaptés pour nous à il faut mettre en place !
Jacques Dutronc aurait pu lui fredonner, "je retourne ma veste."
Il retournait sa veste mais tout le monde devait faire comme s'il s'était toujours exprimé ainsi : "Monsieur le Maire rappelle".
Aucun excuse à mon intention.
Oui, j'avais eu tort d'avoir raison trop tôt. De l'exprimer avant eux.
Le premier qui dit la vérité, il sera marginalisé.
Et si la vérité devient trop visible, les notables feront comme s'ils se sont toujours souciés de la santé publique, plutôt que de leur fric.
Mais pour la station d'eau, disons qu'il était trop tard.
En 2006 tandis que les notables notabilisaient
j’avais contribué à la littérature cantonale en apportant un néologisme résumant la mainmise sur le canton de son homme fort, M. Daniel Maury :
« la petite Maurytanie. »
Dès 1996, un voisin âgé m'avait certes prévenu : (voix d'ici) il ne faut chercher des problèmes au maire. Il a des relations, et son père, vous l'avez pas connu,
il a été maire durant 25 ans.
Son grand-père également sûrement, puisque Frédéric maire de 1908 à 1925, est dans le même caveau que l'Arthur maire de 1952 à 1977.
Et peut-être l'arrière-grand-père aussi car un Barthélémy le fut de 1845 à 1848.
Je ne savais pas que ces gens-là avaient les moyens de marginaliser tout citoyen exprimant des préoccupations "normales".
Même si je l'avais su, je me serais exprimé.
On parlerait maintenant d'écologie, de lanceur d'alerte ? C'est autorisé dans notre département ?
Et j’ai régulièrement repris l’analyse de M. Pascal Serre, son éditorial de février 2004 dans Dire Lot « les clans ont la vie dure ».
Il y dénonçait « le fameux clientélisme lotois » :
« ce que l’on a nommé le faurisme, établi sur les faiblesses géographiques et démographiques du Lot,
constitué par un clientélisme qui faisait dire que ‘tous ont mangé dans la main du César républicain.’ »
Oui oui, ce n'est pas moi qui aies écrit cela.
En 2008, le maire suivant, communiquait en décembre les analyses reçues.
Avec pour les nitrates, vous avez retenu, "la norme" étant de 50 mg/l, une moyenne de 49,18 mg/l avec un maximum à 58,40 mg/l.
Et peut-être une forme de cynisme en commentaire conclusion:
"Au moins une valeur a dépassé la limite de qualité, cependant la teneur moyenne reste conforme à la norme".
Pour les pesticides : pas de dépassement de la norme sur la période.
Mais aucune donnée sur la valeur.
En 2009 compte-rendu municipal : "compte tenu de la loi sur l'eau, des travaux de rénovation des réseaux qu'il faudrait mettre en oeuvre,
nous ne serons peut-être plus en mesure d'assurer ce service dans le cadre de l'affermage communal.
Notre réflexion se porte sur l'éventualité d'adhérer au Syndicat AEP du Quercy Blanc."
J'aurais formulé autrement : compte tenu de la volonté manifeste de mes prédécesseurs de polluer les sources, nous allons fermer.
Mais ce maire était membre du conseil municipal précédent. Et il s'agissait d'un agriculteur, certes sans terre du côté des stations !
Et en 2011, je devais écrire à la Saur après avoir reçu deux factures.
Ils m'avaient attribué deux compteurs.
Et ce fut un bordel monstre, les agents de la Saur parfois fermaient le réseau en pensant l'ouvrir et ne s'y retrouvaient pas dans les circuits.
Depuis, l'accès aux installations est ouvert.
Un temps, il y avait du matériel, puis il a disparu.
Sans que personne ne puisse dire ce qu'il en advint.
Parfois des tracteurs viennent avec des cuves, et se servent.
Pourquoi, de tout cela, vous n'avez rien vu dans vos journaux ?
Ce serait bien de le leur demander à ces représentants de la presse dite objective !
Peut-être car je ne peux pas m'y exprimer et ceux qui s'y expriment ressentent peut-être qu'il est des sujets à ne pas aborder.
Malcolm X avait remarqué :
« Si vous n'êtes pas vigilants, les journaux arriveront à vous faire détester les opprimés et aimer ceux qui les oppriment »
Hervé Bourges, ancien président du CSA, interrogé par Jacques Chancel, émission diffusée le 27 mars 2005 notait :
« La presse régionale qui est une presse indispensable, cette presse dite de proximité.
Mais n’a-t-elle pas beaucoup vieilli ?
N’est-elle pas une presse encore trop de connivence par rapport aux responsables politiques, économiques, sociaux, culturels, disons de la région. »
Une dernière citation, cette fois sur notre situation politico-médiatique du coin :
« Si l'information n'est pas dans La Dépêche, elle n'existe pas, ce sont les avantages d'un monopole. »
Résuma Jacques BRIAT qui a perdu sa circonscription en Tarn-et-Garonne, de député en 2007, à quelques mètres de Montcuq, battu par la jeune Sylvia Pinel
alors ostensiblement soutenue par Jean-Michel Baylet
et la Dépêche du Midi même si le Conseil Constitutionnel n'avait vu aucune faute contre la démocratie représentative.
Car naturellement, serais-je tenté de dire, M. Daniel Maury était du PRG.
Et sa veuve lui ayant succédé au département est de même notée.
En 2020, grâce à leurs relations avec les politiques nos vieux médias se sont adaptés à internet et une parole insoumise a des difficultés à être entendus.
Jean-Claude Bonnemère, rédacteur en chef de la Vie Quercynoise, dans un article sobrement intitulé "Le Miracle de Montcuq" en 2016, après le premier
salon du livre, fournissait un résumé, sans naturellement donner les noms des indignes qu'il englobait sous la qualification de "certains".
"Stéphane Ternoise ! à lui seul, son nom faisait de lui un banni de la société.
Pour autant, derrière ce « fou furieux », entre guillemets, comme le désignaient certains, s’est révélé un autre homme, qui allait surprendre.
Stéphane Ternoise a fait du Quercy Blanc sa terre d’élection et cet attachement au pays,
qu’il professe depuis plus de 20 ans, ne peut laisser indifférent : un autre homme, en somme !"
Non M Bonnemère, pas un autre homme.
J'ai suivi une route déontologique, sans soumission ni trahison. En m'exprimant modérément, posément.
Je me suis exprimé sur l'intérêt général et non pour préserver la situation de quelques notables.
Ce M Bonnemère, n'a jamais publié ma réponse où je reprenais quelques faits évoqués dans cette chronique.
Une autre vidéo explore mes relations avec cet hebdomadaire, qui a attendu 18 années après mon arrivée dans le département pour daigner s'intéresser
à l'un de mes bouquins. Cette première interview quelques mois après la disparition de Daniel Maury.
Et qui a cessé après 4 années, considérant même que ses lecteurs n'avaient pas à connaître ce qui s'est passé au salon du livre 2018 de Montcuq en Quercy Blanc
ni son arrêt, ni l'arrêt du premier prix littéraire de l'année après 17 éditions, ni la manière dont le cousin de Mme Maury est parvenu à être la tête de l'unique liste aux élections municipales en mars 2020.
Oui comme par hasard, il a cessé quand le cousin de Mme Maury a démontré la reprise en main effective de Montcuq en QB.
Il est sûrement normal dans ce département, qu'ayant osé dénoncer l'attitude d'une telle personnalité, je reviens au premier, j'en sois arrivé à être "un banni de la société"
Le peuple n'avait pas à savoir que j'avais dénoncé une pollution ayant abouti à la fermeture de la station d'eau municipale.
D'ailleurs la commune n'existe plus, elle a été annexée par Montcuq, lors d'une prétendue fusion.
En 2014, le beau-fils du maire de 1977 à 1995, celui ayant fait la transition entre Arthur et le médaillé, s'est assis sur le siège, et a parachevé l'oeuvre.
Cette station était l'honneur des anciens, et dans une logique que l'histoire décrira peut-être cynique,
s'il y a une histoire, si tout n'est pas simplement oublié, Montcuq-en-Quercy-Blanc, en annexant ce territoire s'est empressé
de lancer une procédure pour virer les vieux morts du cimetière situés à quelques centaines de mètres de la station.
La ruralité ici c'est toujours comme ça.
L'écologie ici, c'est comme ça.
Naturellement, frayer avec ces gens-là ne m'a jamais intéressé.
Etre le banni de leur société est plutôt un honneur.
L'embêtant, c'est qu'ils soient parvenus à me rendre quasiment invisible grâce à quelques complicités.
Ils sont où les prétendus insoumis lotois ? les prétendus écologistes lotois ? Ah, pas de ce canton !
Ou alors pour faire 10% et les apporter au candidat soutenu par leur dépêche ?
Le vrai changement, ce sera quand de telles pratiques seront impossibles.
Donc ça passe par des élections, et la nécessité de faire 51%.
Page de la série département du Lot. la page des Chroniques analyses éditos de Stéphane Ternoise.
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