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XI
Les "alarmistes" glosaient depuis si longtemps sur « une inéluctable panne générale », que plus personne ne s’en souciait ; les systèmes de secours devaient permettre, en moins de trois heures, de palier tout imprévu (jamais survenu) pour 97% des humains. La défaillance des appareils "autonomes", indépendants d’un réseau extérieur, accéléra la panique générale. Rares pourtant furent les citadins à "prendre la route". Partir nécessitait d’abandonner ses biens, mêmes modestes, dans une ville aux systèmes de sécurité défaillants. Ceux qui eurent la lucidité de fuir dès le vendredi, ou même les jours suivants, d’enfourcher une bicyclette, sacs au dos et partout où ils tenaient, souvent pour rejoindre des cousins même éloignés, ou en se donnant pour objectif des endroits isolés « pas trop loin », où ils avaient séjourné, s’approprièrent les "zones de vacances rurales". Les plus nombreux n’y pensaient même pas, à fuir, attendaient le retour d’un proche. Les plus prudents jugeaient préférable de ne pas sortir, redoutant les bandes que tout le monde devinait, parfois entendait, apercevait. D’autres ont considéré que les bornes continuaient à enregistrer les informations et qu’une fuite serait décrétée comme un manque de confiance dans les services de l’État, engendrerait une rétrogradation de catégorie, donc une baisse des primes liées au comportement civique. Quant au ciel, rappelez-vous, il n’encourageait guère au cyclisme.
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