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Chapitre 29 de "Montcuq, troublant"
La petite Maurytanie
Pour tout comprendre, il est nécessaire d’intégrer le concept de petite Maurytanie. Encore un chapitre copieux !
Le 12 janvier 2018, le cousin, ès maire, remerciait, au sujet de l’aide pour sauver l’EHPAD, le Président du département dans une formule qu’un journaliste digne de ce nom aurait analysée. Naturellement aucun média papier n’a repris ce « sa parole donnée et surtout sa parole tenue. » La pique contre Serge Rigal me semblait manifeste. Quand on s’engage dans une primaire d’un parti, ce n’est pas pour en démissionner et former une autre majorité de bric et de broc. Alain Lalabarde, prétendu gaulliste, aurait pu ainsi chambrer un homme devenu divers gauche.
Mais le 13 août 2017, le Président du département avait inauguré la deuxième édition du salon du livre. Le maire m’a semblé, disons, surpris que je parvienne à obtenir un tel honneur. Le maire m’avait semblé, disons, chagriné par les propos de Serge Rigal reconnaissant une rancœur manifeste de Maryse Maury à mon égard, au sujet de vieux propos. La petite Maurytanie, un néologiste ayant marqué !
En janvier 2007, je publiais "Montcuq : libérer la petite Maurytanie" dans "Global 2006". Le texte fut et reste abondamment présenté sur Internet. Aucune réaction officielle. J’ai parfois recroisé Daniel Maury. Je lui ai plusieurs fois serré la main de manière républicaine. La dernière fois, le 6 mars 2008 : il souhaitait poursuivre sa carrière, avec un nouveau mandat de Conseiller général.
Je m’étais rendu une fois dans son bureau de maire de Montcuq, après qu’un employé communal n’ait pas respecté mon droit de vendre des livres sur la voie publique, même les jours de marché, quand aucun décret local ne l’interdit, grâce à une autorisation préfectorale. C’était le 25 juillet 2002. Il s’était voulu aimable, "de gauche"... Je lui avais alors proposé l’organisation d’un salon du livre, en partenariat avec salondulivre.net, récemment créé. J’avais compris son enthousiasme limité pour les initiatives culturelles "individuelles", son souhait d’un contrôle par des inféodés... Peu après fut lancé un "festival de chansons" avec Daniel Maury sur les photos, en président d’honneur, et en programmation les ami(e)s de l’organisateur. Forcément subventionné !
Montcuq, jeudi 6 mars 2008, "espace Animations", à partir de 21 heures. Environ soixante assis. J’arrive quand le Conseiller Général en exercice s’avance vers le pupitre, il nomme sa remplaçante, Jeanine Ausset, maire de Saux, souhaite qu’elle ne le remplace pas ! Sans note, l’homme a des difficultés à justifier pourquoi elle est sa colistière. Il ne lui donnera pas la parole de la soirée, elle ne la prendra pas. Elle ne semble guère motivée... Il se dit d’ailleurs qu’elle serait plus proche de l’UMP que de la gauche... Je l’observe parfois : elle a l’air de ne pas apprécier son rôle de potiche. Pourquoi l’a-t-elle accepté ? Je pense : il sera intéressant d’observer quelles subventions Saux obtiendra si monsieur Maury est réélu.
Mentalement je l’imagine, monsieur Maury, dans un cercle restreint pester « avec ces conneries de parité, il fallait une femme et il n’y avait qu’elle comme maire dans ce canton, elle m’emmerde ! »
Il est encore dans l’improvisation quand il se présente : « vous me connaissez... je ne vais pas vous dire que je suis intègre... » Là je me retiens de pouffer... Naturellement, une telle phrase se veut une autoconsécration d’intégrité... Non, ne le dis pas, personne ne te croirait (toujours les pensées de l’observateur propice à tutoyer en silence !)
Puis il se penche sur ses notes, et c’est parti... tagada tagada... le « léger » flottement est oublié... « ensemble continuons »... Il doit recourir à un nègre (pensée). Laissez au clan Maury toutes les clés du canton...
M. Maury justifie son cumul des mandats. Et d’ailleurs, ceux qui osent le critiquer, en feraient de même s’ils étaient à sa place. Il a sûrement raison mais quel argument ! Du même niveau : il vaut mieux pour Montcuq l’élu de la ville en Conseiller Général... C’est une question de clientélisme ? Le but n’est donc pas de faire avancer les belles idées du radicalisme, justice sociale, équité ?… je plaisante… je sais bien...
Les questions n’en sont pas vraiment... sur l’eau, l’élu apporte un éclairage qui aurait dû scandaliser : Gérard Miquel souhaite un regroupement de sa gestion, que tout le monde en arrive à payer le même prix, et pour cela il détient l’arme fatale : couper les subventions aux mairies réticentes. Une moue semble signifier sa désapprobation de cette option... mais il n’ira pas plus loin dans la critique, sûrement une loi non écrite du clanisme départemental. Et j’ose questionner sur le wifi, opposé à l’adsl. M. Maury ignore la loi de 1905 et 1907, relative aux lieux de culte et leurs conséquences sur la présence d’antennes sur les églises... il n’a pas vraiment de réponse. Difficile de faire la distinction entre adsl et wifi... santé publique... empoisonnement des populations... alors monsieur Michel Castagné se lève... je ne lui ai rien demandé mais il se veut péremptoire, et assène sèchement « la vérité. » En perroquet d’un commercial d’Alsatis. Naturellement ce "soutien historique" à M. Maury est applaudi... Il se prétend même avoir été attaqué sur montcuq.info et brode sur les attaques dont serait victime également M. Maury... sous vos applaudissements... et toujours limite agressif, limite plus... Je ne me sens pas tenu de répondre. Il est des personnes avec lesquelles le dialogue semble impossible... Quelle mouche a piqué ce petit notable inutile (pensée) ?... Ainsi l’auditoire aura oublié qu’en fait M. Maury n’a pas répondu à la question ? Ni son Castagné attitré à la castagne. Aura retenu la sortie de monsieur C. ayant réduit en cendres (ils le croient ?) l’inconscient osant poser une question non autorisée ? J’aurais pu conseiller à monsieur de la Légion d’Honneur de ne pas ajouter un « pot de l’amitié » s’il devait reprendre la route. Avant cette formalité, une autre réunion publique s’était déroulée, sûrement ponctuée d’un pot de leur amitié.
Très intéressant, pour l’observateur, cet « incident »... et les réactions...
Puis des hommes dont j’ignore l’identité défilent au pupitre. Ils s’expriment sans se présenter, tellement il leur semble évident d’être connus de toutes et tous. Leur message : votez Daniel Maury. Pourquoi ? Parce que c’est lui – aucun argument crédible. Et ils attaquent les candidats qui osent défier donc critiquer le chouchou. Un tel homme doit faire l’unanimité !
Dès le coup de sifflet final, je m’éclipse. Pas envie de parler à qui que ce soit dans une telle ambiance... J’ai senti la volonté d’imposer ce qui plaît à un clan en arguant l’absence de Plan B. Et faire taire toute voix divergente. Le candidat de la politique du diktat... et les inféodés sont les bienvenus.
Ironie de cette agitation dans la caverne lotoise, Jeanine Ausset a hérité en octobre 2012 du siège au Conseil Général, où elle fut estampillée PRG... ce qui surprit dans le canton ! Après petite enquête elle semble se considérer « sans étiquette » mais accepte le "tatouage".
Leur dépêche l’interrogeait alors. « Pourquoi Daniel Maury vous avait-il choisie ? » et benoîtement elle répondait « Il préférait une femme ayant un mandat. Or, en 2008, j'étais la seule femme du canton élue maire. » Et à « Vous appartenez à la même famille politique (PRG) ? » La correspondante Liliane Haussy aurait peut-être pu tourner la question en « notre clan politicard » mais ça ne se fait pas. Réponse « Je suis sans étiquette politique, et Daniel Maury le savait. Je me considère au service de toute la population, toutes sensibilités politiques confondues, en dehors de tout clivage partisan. » Faut-il lire entre les lignes une condamnation par Mme Ausset d’élus PRG englués dans les clivages partisans et au service uniquement de leur clan ?
À 68 ans, une fin de carrière à faire, peut-être, pâlir d’envie Marie-José Sabel. Une fin : « Je ne me représenterai ni à la mairie, ni au conseil général. J'estime que je serai trop âgée. » Et contrairement à d’autres dans une pareille situation, elle tint parole.
Leur Dépêche du midi avait noté le 4 octobre 2012 (tout cela en ligne, je n’ai jamais acheté ce quotidien, me contentant parfois de le feuilleter à la médiathèque de Cahors) : « Touché par des problèmes de santé qui ne lui permettent plus d’assumer ces fonctions avec la rigueur et l’engagement qui ont toujours caractérisé son action, Daniel Maury, conseiller général PRG de Montcuq vient d’envoyer sa lettre de démission au préfet du Lot, après en avoir averti le président du conseil général, Gérard Miquel » Lundi 15 décembre 2008, soit quelques mois après sa réélection au Conseil Général, Daniel Maury avait laissé son fauteuil de maire à son premier adjoint, Guy Lagarde. Une forme de continuité : un ancien assistant parlementaire de Bernard Charles puis de Gérard Miquel. Aucune "révolution culturelle." Les mauvaises langues ont osé en conclure qu’il est plus facile de faire de la figuration au département que dans une mairie.
Le même quotidien, propriété de Jean-Michel Baylet, président du PRG, consacrait peu de place, finalement, à la dernière étape, publiée le 8 février 2013 : « Daniel Maury, dans tous les cœurs », sous-titré « Un millier de personnes à Saint-Cyprien. »
On ne peut rien reprocher à Laurent Benayoun : quand on accepte de travailler dans un tel "organe de presse", il faut suivre. « Une immense foule a partagé, hier, à Saint-Cyprien, la douleur de la famille de Daniel Maury. L’ancien maire et conseiller général PRG de Montcuq s’est éteint lundi à l’âge de 66 ans. »
Selon ses informations, la foule eut droit à de la musique, du Nino Ferrer « On dirait le Sud ». Saint Cyprien oblige ! Les « élus (le conseil général au grand complet, les maires du Quercy Blanc), personnalités (Maurice Faure, Bernard Charles, très affecté, la veuve de Nino Ferrer) ont accompagné Daniel Maury ailleurs. » Gérard Miquel aurait parlé : « Daniel était un homme attachant, passionné, engagé. Il était simple, tendre et humain avec les autres ». Ah, il n’a pas affirmé « compétent » ! Il n’est pas précisé s’il est parvenu à convaincre son auditoire de sa sincérité.
Dominique Orliac, la députée, non citée parmi les élus ni les personnalités, était bien présente, elle « termina son hommage au bord des larmes. » Auparavant, elle avait, à son tour, salué « l’humaniste au lien si fort avec le Quercy Blanc. Il avait imprimé son empreinte à ce territoire. Daniel était aimé et respecté. Il était fidèle à ses convictions radicales et républicaines. C’était un homme de terrain, qui avait le sens du consensus. » Pour le médecin devenue amie "Daniel regardait la maladie sans ciller. C’était un géant d’amitié". » Un géant ! Dans la fourmilière radicalisée ? Heureusement qu’elle avait dévoré du maïs Géant Vert le midi, avec du poisson Findus au menu, on imagine le couplet !
Trois jours plus tôt, le même salarié avait été chargé, dans un article plus long, d’apprendre la nouvelle à son fidèle lectorat, osant même écrire, faute peut-être de vocabulaire plus dithyrambique (mot peut-être inconnu des abonnés) : « L’élu de Saint-Cyprien, et du canton de Montcuq, était un homme respecté de tous. Un élu engagé, proche des gens et défenseur acharné de sa terre. » Au montage, peut-être, une précision fut gommée "Proche des gens du PRG" ? Quant à la formule sur l’homme respecté de tous, c’était certes de circonstance et il est vrai qu’on ne m’a pas signalé de feux de joie ni d’artifice, pas même de défilés. Je pense qu’il y eut une grande indifférence : si ce n’avait pas été lui, c’aurait été un autre ; c’est le système qui est mauvais, qu’il faut changer, les opportunistes qui accaparent les places méritent un simple sourire insoumis, sûrement traduit dans de nombreux foyers par l’envie de reprendre l’apéritif ou des pâtes aux œufs frais. Je m’étais abstenu de tout commentaire. Il eut également droit au label assimilable au certificat du Paradis : « Une figure du radicalisme lotois vient de disparaître. » Un passage essentiel pour qui veut comprendre, peut-être même comprendre la vie ! Le plumitif n’y a peut-être pas pensé, se contentant de rapporter des faits, ce qui est tout à son honneur... « Sa carrière politique, qu’il avait dû délaisser du fait de sa maladie, aurait pu prendre une autre tournure en 2002. Daniel Maury avait, en effet, remplacé au pied levé Bernard Charles, député de la première circonscription, qui avait renoncé à se présenter aux législatives. La désunion de la gauche ajoutée à la Berezina de la défaite de Lionel Jospin avaient conduit son adversaire de droite, Michel Roumégoux, à la victoire. Daniel Maury avait été blessé par cet épisode. Il s’en remit lentement pour repartir à l’assaut, se réfugiant sur ses terres du Quercy blanc et au bord des terrains de foot, son élément naturel. »
Daniel Maury blessé de ne pas être député sur des terres qualifiées d’ancrées à gauche ! Il y a donc vraiment cru ! Il y perdait même rapidement, après cette aventure, son bref leadership lotois, remplacé par la femme au bord des larmes en 2013, qui elle réussirait à l’emporter en 2007. Il dut alors comprendre qu’il ne serait jamais député... Tout était perdu ! Alors Chantez : j’aurais voulu être député… (sur l’air de Ziggy). Tellement de pouvoirs mais incapable de franchir la marche suivante ! Devoir se limiter au canton de Montcuq, et peut-être ne même pas résister à la fusion avec celui de Castelnau-Montratier ! La maladie est-elle entrée par cette blessure ? C’est fragile, une vie, "un rien" peut la briser...
Parmi les réactions, celle de Martin Malvy, absent le jour E, comme enterrement : « C’est avec beaucoup tristesse que j’apprends la disparition de Daniel. C’était un homme d’action, un élu rigoureux, passionné par ses fonctions de maire, de président de communauté de communes. Daniel a longtemps présidé l’office HLM du Lot. Il s’était là aussi dévoué au développement de notre département. » Une question en passant : pourquoi a-t-il soudain, avant sa maladie, cessé de présider l’office HLM du Lot ? Question peut-être aussi malvenue que de se demander comment un homme effrayé par les araignées peut se suicider d’un coup de fusil ? (Nino Ferrer, bien sûr).
Il convient donc d’en conclure à l’absence de réaction et d’accompagnement à la dernière demeure, de Jean-Michel Baylet, pour lequel Daniel Maury fut pourtant un bon soldat cantonal. Eh oui, mec, fallait au moins devenir député, alors là peut-être même serait-il venu accompagné de Sylvia Pinel.
Montcuq : libérer la petite Maurytanie (2006). Le texte originel.
Dire Lot est un mensuel lotois. Pascal Serre, directeur de la publication, titre son éditorial, en février 2004, « les clans ont la vie dure ». Il y dénonce « le fameux clientélisme dont, à l’époque, personne ne s’est plaint et, sur lequel, aujourd’hui se vautrent toutes les excuses des retards constatés. »
[Précision notée lors d’une réédition en 2013 : « ceux qui accusent les autres de clientélisme sont souvent ceux qui n’ont pas réussi à être élu ou réélus. Faire de la politique, c’est être à l’écoute et, par définition, chercher à rendre service » pourrait lui répondre Martin Malvy dans "Des racines, des combats et des rêves", ses entretiens avec Jean-Christophe Giesbert et Marc Teynier, publiés le 7 octobre 2010, par Michel Lafon ; autre précision : en 2021, je rends publics nos contacts, avec Pascal Serre, et s’il était resté en place, j’aurais sûrement écrit dans ce mensuel. Il ne m’appartient pas de commenter son départ. Et avec cette chronique, l’histoire aurait été autre ? ]
Gérard Miquel était annoncé successeur probable de Jean Milhau, une manière de tourner la page PRG, Parti Radical de Gauche, dont les origines sont détaillées plus loin : 1958-1967, avec « l’implantation de Maurice Faure » : « ce que l’on a nommé le faurisme, établi sur les faiblesses géographiques et démographiques du Lot, constitué par un clientélisme qui faisait dire que ‘tous ont mangé dans la main du César républicain.’ »
Quelques mois plus tard, Gérard Miquel s’est lové dans le moule de ses prédécesseurs, ajoutant même une dose de populisme avec « une large consultation » sur l’avenir du Lot (surtout une manière de se faire connaître des lotois !... la forme rappelait la consultation d’Edouard Balladur au temps de ses rêves élyséens), et Dire Lot titre, sans état d’âme apparent, en novembre 2005 : « Daniel Maury, l’enfant du pays »... quasi publi-reportage où le président du PRG lotois intronise naturellement Maurice Faure quand on lui demande son « homme célèbre », le propulsant ainsi à la même hauteur que Marie Curie sa « femme célèbre. » Le petit jeu de « la vie en questions » permet de cerner le notable : Thierry Ardisson « tout le monde en parle » en émission préférée, Alain Delon comme acteur, Brigitte Bardot actrice... La question de l’écrivain préféré brille uniquement par son absence.
Aucun commentaire quand il assène « les valeurs démocratiques, laïques et républicaines du radicalisme me vont comme un gant »... sûrement un gant de boxe pour massacrer toute velléité d’insoumission au pays du clientélisme (Robert Hersant et Bernard Tapie sont entrés en politique via ce parti...).
Doit-on en conclure que Dire Lot misait sur Gérard Miquel... et soutiendra « loyalement » la majorité unanimité départementale PS-PRG et divers ralliés ?
Je suis arrivé dans le canton en 1995... Naturellement le notaire avait évité de m’informer qu’un projet de ligne à très haute tension passait à cinq cents mètres de là. Une décennie et les réseaux sont disséqués ! « On ne peut rien y changer, ici c’est comme ça... » La politique des clans est discrète, sans fuite dans les médias... On peut sourire.
Un seul quotidien dans le département : La Dépêche Du Midi de Jean-Michel Baylet (aussi président de ce PRG) ; un trimestriel distribué gratuitement sur le canton : Le Petit Canard... président d’honneur Daniel Maury, financé par la communauté de communes (présidée par le même), le Crédit Agricole (le président du Conseil d’Administration local est un maire du canton, un soutien du même), la Banque Populaire (un membre du Conseil d’administration de la Banque Fédérale des Banques Populaires est aussi vice-président délégué de la Banque Populaire Occitane, après avoir été le Président de la Banque Populaire du Quercy et de l’Agenais... un maire du canton, appelant à voter pour le même ; indice 2021 : le monsieur a obtenu une légion d’honneur), la Saur (service de l’eau implanté à Montcuq, contrats avec de nombreuses municipalités).
Ainsi Montcuq est un charmant, pittoresque petit village du Lot, popularisé par la télévision... où tout est pour le mieux dans le clan du Maury... Peut-être même qu’aucune pression n’est nécessaire sur la Banque Populaire, le Crédit Agricole et la Saur, les directions souhaitent souvent plaire aux « hommes forts » !
Le mieux est de s’y faire une petite place. Conseil ! La noble posture en France consiste à dénoncer le comportement des hommes politiques de droite au pouvoir. Mais c’est au niveau local que la démocratie se décompose, quand des élus utilisent l’étiquette « de gauche » pour mener leur petite carrière, ni de gauche ni de droite, simplement une rente de situation, une imposture.
Les petits avantages (comme une subvention à son association, une invitation à un vernissage, un passe-droit...) retiennent bien des langues. Mais aussi la certitude de ne pas intéresser au-delà du canton, finalement, avec ces dérives si fréquentes. Les bouffonneries cantonales intéressent moins que leurs compagnes nationales.
Pouvoir vivre sans subvention, sans médaille ni portrait dithyrambique dans leur dépêche du midi, sans côtoyer les petits pantins, permet une liberté de parole accentuée par la possession du site montcuq.info.
Pourvoir s’exprimer publiquement est rare mais pas impossible. Michel Onfray, un dimanche sur France-Inter balance « Agir là où l’on est en faisant les choses auxquelles on croit (...) Vivre en province, travailler en province, faire des expositions à Argentan, petite ville de sous-préfecture où j’habite, sans budget, sans l’aide des politiques locaux qui sont des nuls. »
Quelques jours plus tôt, sur la même antenne, Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture se posait en garant : « Il faut reconnaître que dans la France actuelle, les artistes ont une liberté d’expression un peu supérieure à celle du citoyen moyen. »
Qui écrira STOP ? Est-ce qu’un jour l’un des soutiens osera le défier politiquement ? Ou ils attendront tranquillement pour prendre la place, profiter de ses avantages ? Le canton est condamné ? Combien d’années encore subirons-nous le décalage entre cette vieille politique et l’évolution du monde ? L’UMP et l’UDF sont nos seuls espoirs ? Ainsi progresse l’abstention.
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2006 : Premières élections en Mauritanie, depuis le putsch militaire qui a brisé la dictature au pouvoir durant deux décennies.
[Note 2013 : seule la finitude, la maladie puis la mort, peut sortir les vieux élus PS-PRG du Lot ? La hausse du vote FN, pourtant sans véritables figures dans la région Midi-Pyrénées, devrait constituer un élément de réponse au découragement démocratique. Oui, "des gens de gauche" finissent par voter FN car ils considèrent comme des usurpateurs ces hommes et quelques femmes avec l’étiquette "gauche"]
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Page de la série Montcuq. Cette page est issue de MONTCUQ TROUBLANT 2021.
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