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Chapitre LIV du roman "Après l'énergie anti-électrique"
Puis il y eut l’inattendu par Maeva :
- Je n’ai pas eu le temps de t’en informer durant notre dialogue inconfortable, j’ai un copain et une fille. Il a réussi à rejoindre des cousins, et à se faire passer pour un villageois à part entière, dont l’épouse est décidée lors de l’accouchement. Ça fait deux ans que je ne les ai pas revus. Je crois que dans ces conditions, tu m’accorderas un détour et qu’on trouvera une petite place supplémentaire. Ma gamine, Simone-Romane, elle n’avait même pas un an mais c’était la meilleure solution pour la sauver. Pascal, Pascal tout court, ne pouvait pas être suspecté en étant seul, des tas de jeunes rejoignent ainsi de la famille même éloignée quand ils se retrouvent veufs. À notre âge, je ne serais pas surpris qu’il se soit amusé, et ne lui en voudrais même pas.
Effectivement, il l’avait remplacée, et semblait même préférer sa nouvelle compagne. Maeva lui donna le choix. Il est resté et a accepté de laisser partir leur fille. Sa compagne était enceinte. Un homme fertile avait eu la chance de rencontrer par deux fois une femme fertile ! Il pouvait se croire béni des Dieux.
Effrayée, Simone s’est rapidement habituée. Je me sentais l’âme d’un tonton dévoué. « Oui, ça fait vieux, ce prénom, c’était celui de la grand-mère de Pascal, ça ajoutait une note de crédibilité à la couverture qu’elle devrait prendre. » Je lui posais la question indiscrète, manquant parfois de tact « tu lui en veux, d’avoir préféré l’autre ? » Oui, elle lui en voulait, forcément. Pas qu’il ait passé son temps dans ses bras mais que la revoyant il n’ait pas sauté de joie. Si sa compagne n’avait pas pu avoir d’enfant, il l’aurait suivie, elle est persuadée. Mais même dans la « nouvelle donne monarchique » il avait des difficultés à croire le temps de la fuite fini pour l’étrange famille, il préférait « une vie tranquille. » Le « massacre au manoir » s’était déjà répandu jusqu’à sa vallée profonde.
Je ne lui ai pas répondu qu’elle s’en remettrait, qu’on avait connu bien pire. Mais comme si elle avait deviné mes pensées elle a essuyé cette larme d’abord retenue puis coulée et m’a murmuré « quand on a séjourné une semaine dans une tombe, et vu ces têtes, on sait certaines douleurs bien dérisoires mais malgré tout, mon petit cœur romantique est secoué, je ne suis qu’une jeune femme dépassée par tout, l’héritière du trône de France n’est pas à la hauteur ! »
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