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Chapitre XXXVII (fin) du roman "Après l'énergie anti-électrique"
Jean-Thomas avait donc accepté de rencontrer l’émissaire d’Emmanuel II, ayant « reçu des gages de sa volonté de simplement comprendre, et de réconciliation. » Cette confiance peut surprendre.
- Je n’avais aucune confiance. Mais avais-je le choix ? Le nouveau monarque connaissait mon existence. J’ai été trahi pour quelques avantages. Partant de là, soit je négociais, soit il me capturait. On n’échappe jamais à la volonté d’être retrouvé par un homme aussi puissant. Mon père en est certes le contre-exemple parfait mais il a vraiment vécu en autarcie. Il avait imposé un principe : tout le monde pouvait quitter le groupe mais s’engageait à ne jamais revenir et surtout à ne jamais en parler. Je suis le premier à être parti, après le décès de mes parents. Ils se sont éteints à quelques semaines d’intervalle. D’abord maman. Dans une grande sérénité. Rose et Thomas les avaient visités. Une petite visite qui aurait pu être frustrante. Comme d’autres l’ont décrite, en robe verte, Rose dansait, tout en se tenant par la main gauche avec Thomas. Ils avaient l’air amoureux, heureux et lumineux. Thomas avait posé ses mains sur celles de Pierre, Rose sur celles d’Éva et elle avait juste prononcé quelques mots « Édouard a fait ce qu’il devait faire. Vous avez fait ce que vous deviez faire. Ferdinand fera ce qu’il devra faire. » Puis ils se sont enlacés, volatilisés.
Moi ! Moi ! Sainte Rose avait parlé de moi !
J’avais 22 ans et j’apprenais que quelque part dans l’univers mon existence était connue et observée, qu’un couple réuni, mes ancêtres à une quarantaine de générations, donc deux parmi tant d’autres, s’intéressaient à mon avenir. Et je ferai ce que je devrai faire ! Mais quoi ?
Voilà comment on en arrive à chaque soir se demander si l’on a fait ce que l’on devait faire. Puis à force, le temps passe, on y pense moins, on n’y pense plus. On se dit que tout cela, ces histoires d’apparitions, de messages à comprendre, ce sont des fariboles, des hallucinations, des constructions de cerveaux déboussolés. C’est exactement ce qu’a pensé Romane, la première, du vivant de son père. Il était la victime d’un subconscient n’ayant trouvé que ce subterfuge, cette fabrication d’une féerie, pour lui donner la force de ne pas totalement sombrer. Et de génération en génération, nous avons été nombreux à répéter ces symptômes. Mais moi, moi, je croirai uniquement la réalité, le visible, le vérifiable… Spirituel, intellectuel mais rationnel.
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