Présidentielle 2022 : Ferroutage pour tous, sur les autoroutes

Le coût des péages et les profits des concessionnaires ne constituent pas le problème majeur même si on se sent parfois racketté car sans véritable solution alternative : il suffit de prendre l’autoroute, en semaine, pour se répéter la nécessité d’arrêter cette absurdité d’une ou deux voies occupées en quasi continu par des camions.

Interdire les camions sur les autoroutes semble nécessaire.
Impossible, voyons, monsieur du rural déconnecté de la réalité ! Les marchandises doivent arriver à l’heure dans les magasins ! Deux solutions : soit trouver un autre moyen de transport. Oh péniches ! Soit mettre les camions sur des rails. Et dans ce cas, il apparaît judicieux d’incorporer les voitures dans la nouvelle révolution du rail !
Cette solution n’est jamais exposée, comme si la puissance des concessionnaires de ces réseaux dépassait désormais l’intelligence des politiques, ou / et les idées des politiques se limitaient aux citations.

Les tracés existent, stables sauf exceptions, il suffit de déposer des rails sur le revêtement actuel, opération ne devrant pas coûter plus cher qu’un remplacement !

La durée de vie du bitume et le coût facturé d’un remplacement frisent le secret d’État ! J’ai néanmoins déniché pour un "nouveau revêtement anti-bruit" : 2,2 M€ les dix voies sur trois kilomètres. À ce prix là, on peut déposer des tiges de fer et il reste sûrement de quoi acheter locos et wagons !
Bien sûr, ensuite, il est préférable de ne pas laisser le gestionnaire entre les mains de la CGT ! Une nationalisation n’est donc pas forcément nécessaire. Il suffit de fixer des dates auxquelles les réseaux devront être équipés de voies ferrées.

Car le ferroutage, techniquement, ça fonctionne, les navettes Eurotunnel pourraient au moins servir à écarter les réticences. En période "normale", 5000 camions seraient transportés chaque jour entre la Grande-Bretagne et la France. Un ferroutage efficace existe également entre l’Allemagne et l’Italie, à travers la Suisse.

Mais la volonté ? En février 2012 la SNCF a même fermé la ligne de ferroutage Paris - Toulouse, Fenouillet en réalité. Il faut dire que la structure de la SNCF peut surprendre, puisqu’on peut la considérer comme le premier transporteur routier français, via sa participation dans Geodis, connu du grand public par sa filiale Sernam.
Cette ligne de ferroutage était d’ailleurs exploitée par Novatrans, détenue à 96% par Geodis !

Un projet de ligne entre Lille et Bayonne, évalué à 400 millions d’euros, a été "suspendu" en 2016. 400 millions d’euros pour une création, avec sûrement expropriations et autres difficultés. L’utilisation des autoroutes semble une nécessité pour éviter l’excuse du coût exorbitant. Dans le Lot, depuis des années certains se chamaillent pour savoir si une « voie verte » pour vélos et joggeurs (interrompue par de nombreux croisements de routes où il serait étonnant qu’un passage à niveau les rende prioritaires) est préférable au maintien des rails… car sur cette liaison, la SNCF, comme dans de nombreuses campagnes, a préféré fermer et utiliser ses bus pour rallier préfecture et sous-préfecture. L’histoire de la SNCF est bien un immense gâchis.

Ce ferroutage, au final, même financièrement, pourrait ne pas coûter plus cher à l’utilisateur. Péage, plus essence, plus usure de la voiture. Plus fatigue du chauffeur. Un peu de temps agréable gagné pour la lecture ou l’échange ! C’est important, non, le critère humain ?

« Ferroutage pour tous sur les autoroutes » est encore une expression inconnue par le maître du web début 2021. Oui, plus d’idées en une chronique qu’en une vie de… Je vous laisse conclure, penser le nom de votre politicien préféré.